RDC: Tshisekedi, candidat à un second mandat, déterminé à « ramener la paix »

Le président congolais Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo s’est dit « déterminé à ramener la paix » en République démocratique du Congo (RDC), un pays en proie depuis plus de 25 ans à des violences qui ont sans doute fait des millions de morts, tout en confirmant, dans une interview publiée jeudi par le journal ‘Le Soir’, qu’il souhaite briguer un second mandat. « Résoudre les problèmes sécuritaires, c’est mon obsession et je suis déterminé à ramener la paix. C’est pour cela que j’ai voulu +mutualiser+ les opérations et impliquer les pays voisins (principalement l’Ouganda et le Rwanda, ndlr), ce qui nous a amenés à lancer des opérations avec l’armée ougandaise contre les ADF (Allied Democratic Forces, des rebelles qui sévissent dans la province de l’Ituri, dans le nord-est de la RDC) », affirme-t-il. 

« Pour les (groupes armés) nationaux, le processus de désarmement a commencé et nous allons avoir une grande réunion avec tous nos partenaires pour booster ce désarmement », ajoute M. Tshisekedi, qui a regagné Kinshasa mercredi soir après un séjour privé d’une dizaine de jours en Belgique pour soigner une hernie discale. 

Évoquant la présence des groupes armés étrangers sur le sol congolais, le président affirme « essayer de régler cette question à la fois de manière bilatérale et sur le plan régional ». 

« Il y a, par exemple, les groupes armés des Red Tabara qui combattent le régime burundais, les FDLR (la rébellion hutu rwandaise des Forces démocratiques pour la Libération du Rwanda, ndlr) qui veulent déstabiliser le Rwanda, tout cela depuis le sol congolais? Nous ne pouvons accepter cela. Je rencontrerai prochainement le président (Paul) Kagame en Jordanie et, en avril, je me rendrai au Burundi pour rencontrer le président (Evariste)  Ndayishimyie. Je veux faire de cette région de l’Est un havre de paix et de développement, elle a tous les atouts pour cela », indique-t-il.

Interrogé sur la campagne en vue des élections générales (présidentielle, législatives et provinciales) censées se tenir en décembre 2023), il dresse un bilan qu’il présente comme positif de sa rupture avec le camp de son prédécesseur, Joseph Kabila Kabange.

« J’aborde cette période avec beaucoup de sérénité. Je crois que les Congolais ont encore envie de voir du Félix Tshisekedi parce que nous avons commencé cette mandature avec une coalition, celle du FCC (Front Commun pour le Congo) dirigée par mon prédécesseur et durant deux ans les choses se sont plutôt mal passées. Voici presque un an, nous avons dû créer une nouvelle majorité qui se met maintenant à dérouler son programme », souligne le chef de l’État congolais.

« Je veux tenir les délais (fixés pour les élections) pour que les gens croient en moi et que j’aie l’occasion de rempiler », poursuit-il.

« Nous faisons tout ce que nous pouvons pour que les élections se tiennent dans les délais mais pour cela nous aurons besoin de l’accompagnement de la communauté internationale. Je veux tenir les délais pour que les gens croient en moi et que j’aie l’occasion de rempiler. Car jusqu’à présent je n’ai pas eu beaucoup de temps? », affirme le président.

M. Tshisekedi a déjà annoncé qu’il briguerait un second mandat. Il avait été proclamé vainqueur de la présidentielle contestée du 30 décembre 2018, alors que les législatives avaient donné une majorité parlementaire aux forces politiques acquises à M. Kabila. Ce n’est qu’en décembre 2020 qu’il a rompu avec le camp kabiliste en créant une « Union sacrée de la Nation »  (UNS), une nouvelle majorité pro-Tshisekedi.

Il explique enfin la raison de son séjour en Belgique, qui a donné lieu à de nombreuses rumeurs sur son état de santé.

« Je suis venu soigner une hernie discale et le professeur (des Cliniques universitaires St-Luc à Bruxelles Christian) Raftopoulos m’a requinqué (…). Un disque entre les vertèbres avait été compressé ainsi qu’un nerf, provoquant une forte douleur dans le bras. Il ne s’agissait donc pas, comme on a pu le dire, d’un problème cardiaque, mais cette douleur, très invalidante, est survenue au moment où il y avait une forte activité diplomatique à Kinshasa (…). Le report de la visite du roi Philippe, empêché de quitter son pays à cause de la guerre en Ukraine, m’a permis de venir me faire soigner en Belgique et j’espère voir le souverain prochainement. On s’est parlé au téléphone », a-t-il dit.

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