RDC/Environnement : Eve Bazaïba donne un aperçu du coulage des recettes dans son secteur !

Le mardi 12 avril, lors d’un entretien avec les forces vives du secteur environnemental, le à Kinshasa, notamment sur la gouvernance forestière en RDC, la vice-première ministre de l’Environnement et de développement durable, Eve Bazaïba, a donné un aperçu du coulage des recettes dans son secteur.
À l’en croire, en 4 ans, le Trésor public n’a obtenu que 17% des taxes payées dans ce secteur.

« De juin 2017 à juin 2021, sur 100% des exportations de grumes brutes, le Trésor public n’a obtenu que 17% des taxes payées. Donc, 83% se sont volatilisées dans la nature. L’exportation de grumes est ostentatoire, tout le monde voit des cargaisons qui passent nuit et jour que ça soit à Kinshasa, Matadi, Kasumbalesa, Kasindi, sur le lac Tanganyika et ailleurs. Même des essences interdites sont exportées frauduleusement. Dans tout ça, le pays en tire aucun bénéfice »,s’est-elle indignée.

Pour exporter, des concessionnaires font de fausses déclarations aux services de l’État, en complicité avec certains inspecteurs de l’administration forestière.

« Les inspecteurs sont inspecteurs parce qu’ils sont rémunérés. Mais lorsqu’il y a un problème de rémunération et qu’on les envoie sur terrain, ils se font corrompre facilement. Je n’accuse pas mon administration mais je parle d’expérience, du vécu quotidien que nous avons partagé ensemble depuis que nous sommes là », s’est indignée Eve Bazaïba.

La société civile appelée à aider l’État à lutter contre la fraude dans la filière du bois

« Je souhaite donc que nous puissions être de vrais partenaires. Donnez-moi des informations que vous avez et moi je vous écouterai. Vous êtes les meilleurs inspecteurs qui puissent exister parce que vous le faites de manière désintéressée. Le travail de la société civile est une vocation, un engagement que vous avez pris pour protéger la nature, des associations sans but lucratif. J’espère que les choses n’ont pas changé. J’émets encore des réserves pour la société civile. Vous avez la présomption d’innocence d’être corrompus », a dit la VPM Bazaïba à ses interlocuteurs.

Selon ses dires, quand elle est arrivée au ministère de l’Environnement fin avril 2021, elle a trouvé que l’administration était gangrenée par le « cafouillage, un milieu difficile à cerner ». Certains exploitants travaillaient dans l’informel, d’autres dans la semi-légalité et peu dans la totale légalité. À 90%, les forêts congolaises sont exploitées illégalement, a-t-elle estimé.

Dans son rapport sur la légalité des contrats de concessions forestières et des droits dus au Trésor public par les exploitants forestiers, publié le 1er avril dernier, l’IGF pointe du doigt le « laxisme de l’administration forestière dans la perception de ces droits ».

Rédaction de Simcongo

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